Quelle force mystérieuse la mer exerce-t-elle sur le genre humain ?

Mickael Bougouin cherche à percer le mystère de cet irrésistible attrait. Sa démarche révèle en quoi les bords de mer subliment le quotidien au point de générer des espaces exceptionnels de liberté et de bien être.
Intitulé symboliquement « Happy Days », ce travail se concentre sur les pays sous le feu de l’actualité où les populations sont en souffrance du fait de pression politique, économique, sociale ou religieuse.      
Mickael s’attache à déceler la singularité de ces plages en s’appuyant sur des témoignages et des instantanés de vie.
Des images à la fois joyeuses et drôles mais aussi douloureuses prises lors de reportages clandestins ; des regards et des baisers volés malgré les interdits.
Ce travail a été primé et exposé au Festival International : « Photo de mer » ainsi qu’à la prestigieuse Galerie Polka à Pais.

Iran : la mer Caspienne (dé)voilée

Sri Lanka : la réconciliation est dans le bain

Phénomène très rare, Cinghalais et Tamouls se côtoient le week-end sur la plage du Galle face à Colombo. Après vingt-six ans de guerre civile qui ont ravagé le pays, Ils offrent ainsi une vision optimiste de la société.
“Mais le Galle Face est bien plus que cela confie Jasmine, issue de la haute bourgeoisie.
C'est un lieu magique où vous pouvez voir quelque chose d'extraordinaire qu'il n'y a nulle part ailleurs : des amoureux transis sous des parapluies !"

Ces jeunes couples transgressent ainsi à la fois la tradition et la loi - le code pénal interdisant toute démonstration d'affection en public.
Paradoxalement ils trouvent un peu d'intimité dans la foule.

Roumanie : ruée sur la mer Noire

Héritage de l'ère communiste, quand chacun recevait des bons d’hôtel, le culte des vacances à la mer battait son plein.

L'été, à 250 km à l'est de Bucarest, la foule bronze, danse, boit et drague. 1,2 million de Roumains s'agglutinent sur une cinquantaine de kilomètres, le long de la mer Noire.
Ici, la serviette tourne avec le soleil. L'obsession du bronzage est telle que la vue sur la mer importe peu.
L'épave de l'Evangelia, échouée depuis 1968, fait partie du paysage de Costinesti. La jeunesse branchée vient y goûter les vertus thérapeutiques de la boue noire.
Pour Iona : "Etre bronzé, c'est être beau et riche. Mais nos vieux immeubles communistes tombent en ruines". Cristian, lui, est chauffeur routier en France. Il a tenu la promesse faite à son fils de rentrer à Mangalia pour les vacances.
Pas épargnés par la crise économique, les Roumains sont prêts à tous les sacrifices pour leur villégiature à la plage.

Liban : sea, cèdres and sun

Sur les plages au Liban, on trouve aussi bien des filles en bikini que des femmes voilées, vêtues de la tête aux pieds. Le reflet d'une mixité culturelle.

Ici, tout le monde vient profiter de la mer, du soleil... et oublier les problèmes quotidiens. Une échappatoire dans un pays très inégalitaire et sous tensions.
Hassan, regarde sa fille rire avec sa nièce : "regardez, ma fille est en maillot de bain alors que sa cousine, qui est musulmane chiite pratiquante, se baigne voilée et entièrement habillée. C'est ça le Liban !"

A Byblos, l'une des plus anciennes villes habitées au monde, le contraste est saisissant. Entre les ruines antiques et Beach Resort, la jeunesse dorée s'amuse.
Karen, Franco-Libanaise de 22 ans en vacances, raconte : "Ici, les gens vivent à crédit. Mais ils s'en moquent, car ils se disent que, l'an prochain, il y aura une nouvelle guerre dans le pays. Ils veulent profiter du moment présent."

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