Entre le tragique et le pittoresque, Mickael Bougouin a trouvé un territoire aussi peu exploité par l’image qu’il est universel dans la littérature, la poésie et la chanson populaire : l’Amour. Car avant de s’entre-tuer, de souffrir et de mourir, l’humanité aime, elle ne pense qu’à aimer et c’est même grâce à ce penchant qu’elle se renouvelle et survit.
Qui aime-t-on et de quelle manière, comment l’amour se vit-il autour de soi et dans le reste du monde ?
A ce jour Mickael a visité plus de dix pays, à la recherche du schéma commun à tous les peuples, le désir, la relation amoureuse, le mariage et son corollaire familial. L’amour offre au photographe une vision singulière et plurielle du monde.
Mickael partage avec la dynamique du reportage, la profondeur de l’investigation. Conscient de l’occidentalité de son regard, il explore accompagné d’un interprète, les innombrables variantes du comportement amoureux : la manière de dire je t’aime ou de ne pas pouvoir le dire, l’amour contrarié par l’impératif immémorial de la dot, l’amour étouffé des mariages arrangés par les familles d’Afrique ou d’Asie, l’amour qui s’affiche sur T-shirts et celui qu’interdisent lois et sociétés.
Sans doute est-il moins dangereux de photographier l’amour que la guerre, mais plus facile, peut-être pas.
Mickael est sans nul doute sur les traces d’August Sander dans sa tentative de rassembler les Hommes du XXème siècle ou d’Uwe Ommer dans sa collecte de 1000 familles de la planète terre.
Sans le soutien du réseau mondial des Alliances françaises, un tel projet n’aurait jamais vu le jour. Conférences, expositions et publications font aujourd’hui l’actualité.
Hervé Le Goff, critique et journaliste
Extrait Magazine Le Photographe